Adriana – vie affective (séance au cabinet)
Vision de la vie antérieure à l’aveugle
La première vision que j’avais eue pour Adriana me la montrait sous les traits d’une femme qui se sentait inexistante, parce que sa famille valorisait sans arrêt ses frères (qui étaient pourtant extrêmement turbulents, désobéissants et irresponsables), simplement parce qu’ils étaient des garçons alors qu’elle «n’était qu’une fille».
Elle vivait très mal cette discrimination du fait qu’elle voyait parfaitement que ses frères n’aidaient en rien pour les activités de la vie courante, même pas pour les affaires professionnelles, alors qu’elle-même contribuait en grande majorité à faire tourner leur petite affaire.
Un jour, sa mère lui avait confié qu’elle voyait très bien sa valeur, mais ne pouvait pas l’exprimer devant le reste de la famille, parce que «c’était ainsi, les hommes devaient avoir la première place et tous les droits».
La mère avait ajouté un conseil pour sa fille : de toujours s’assurer de contenter les hommes de manière à assurer sa propre sécurité financière et physique.
La jeune femme avait passé sa vie en se contentant d’être soumise et en pensant qu’ainsi, elle devenait un modèle de réussite auprès des gens.
Mais la colère grandissait en elle à force de prendre sur elle, de refuser les compliments pour les dévier sur des hommes de son entourage afin de passer pour polie, ou encore de se dévaloriser pour être considérée comme une femme humble et «comme il faut».
Situation de vie actuelle
Actuellement, Adriana est divorcée et ses deux fils sont de grands adolescents.
Ayant ainsi davantage de libertés en raison de leur indépendance et du fait de la garde partagée, elle sent un vide grandir en elle et souhaite rencontrer un homme pour reconstruire sa vie de couple.
En relevant les corrélations avec la vie antérieure, nous considérons les liens suivants…
Tout d’abord, elle admet qu’elle a une profonde rancœur contre les hommes, car toute sa vie, elle a eu le sentiment que seuls les hommes de sa famille étaient valorisés, alors qu’elle-même passait pour inaperçue (alors qu’elle avait des résultats scolaires bien meilleurs que ceux des garçons de son entourage).
Elle avait confié que, tout comme dans la vie passée, sa mère lui avait conseillé de rester humble et prendre sur elle pour ne pas trop montrer ses bons résultats scolaires (et ainsi ne pas rabaisser indirectement ses frères et cousins), pour «rester polie».
Adriana admet qu’elle a également eu le sentiment d’être inexistante même dans sa vie de femme adulte avec ses enfants et son mari, surtout quand ils faisaient bloc «entre mecs» et qu’elle se trouvait seule face à eux et finissait donc par s’effacer.
Finalement, avec amertume, elle indiquait qu’elle répétait le côté «les hommes ont tous les droits» qui lui avait été inculqué dans la vie passée, car son mari l’avait trompée et ainsi «se permettait tout» dans leur couple.
Traitement
Au début de la séance, Adriana avait annoncé qu’elle souhaitait rencontrer un homme et le bon.
Toutefois, à mesure que la régression mémorielle avançait, Adriana avait émis des réserves pour les hommes plus jeunes qu’elle, car elle les considérait comme immatures.
Après cela, elle avait indiqué un peu abruptement qu’elle ne voulait pas d’un vieux !
Plus tard encore, elle avait indiqué qu’elle ne pouvait pas s’intéresser à un homme de son âge :
– Vous comprenez, je ne veux pas d’un homme qui a été marié, car je ne veux pas être «la deuxième» ou «la belle-mère».
– Du coup, vous souhaiteriez plutôt rencontrer un homme qui soit célibataire ?
– Non !
– Pardon ?
– Non, je ne veux pas d’un homme qui soit encore célibataire à 40-50 ans, car c’est honteux ! Soit il est célibataire parce que personne n’a voulu de lui, et alors cela ne m’intéresse pas. Soit il est un coureur de jupon et je ne veux pas d’un homme qui risque de me tromper encore comme mon ex-mari.
Au fil de la discussion, j’avais essayé de lui montrer qu’elle avait trop de contradictions internes, car comment voulait-elle rencontrer un homme qui ne soit ni plus jeune, ni du même âge, ni plus âgé qu’elle ? Et comment aurait-elle pu rencontrer un homme qui ait à la fois eu une vie de couple avant elle sans pour autant en avoir eue ?
Adriana avait marqué un blanc en réalisant qu’en effet, son souhait était incohérent… et irréalisable.
Prenant conscience qu’elle était restée prisonnière de ses amertumes accumulées non seulement dans la vie antérieure, mais encore renforcées dans son enfance, elle avait eu un déclic qui lui avait permis de se poser les bonnes questions.
Elle ne pouvait pas juste se contenter de continuer à rejeter tout le monde sans risquer de s’ouvrir pour permettre une rencontre avec «la bonne personne».
Alors elle avait finalement accepté de travailler sur la vie antérieure et sur ses croyances limitantes qui la maintenaient dans la rancœur, les errances affectives, et les relations compliquées avec ses fils.
La séance avait été très profonde.
Comme elle le disait, elle s’était tellement renfermée derrière sa carapace qu’elle n’avait plus du tout l’habitude de sentir des larmes couler sur ses joues. Mais elle sentait que son armure fondait à mesure qu’elle lâchait ses blocages et surmontait ses blessures enfouies.
Elle ressentait comme une force naître en elle et donc qui lui permettait de retrouver sa stabilité «de l’intérieur», sans avoir besoin de se mettre une armure si épaisse.
Avec cette confiance en elle naissante, elle ressentait de plus en plus qu’elle était capable d’attirer un homme bien… parce qu’elle-même se sentait mieux !
Or, du fait que nous attirons notre miroir, alors tant qu’elle continuait de se dévaloriser (pour plaire inconsciemment à ses parents de la vie passée et de sa vie actuelle), alors elle attirait des hommes qui allaient justement répondre à sa programmation en la dévalorisant ou en faisant des actions qui la faisaient de sentir nulle ou moins bien que les autres.
Mais en faisant la paix avec ce passé, elle s’autorisait à attirer un homme qui voie ses qualités, car elle s’autorisait non seulement à voir ses qualités et à les exprimer, mais aussi à voir les qualités des hommes et d’être en paix avec elles sans se sentir elle-même dévalorisées du fait qu’eux-mêmes étaient valorisés.
La compétition «homme-femme» était donc résolue.
Résultats obtenus
Les premiers résultats d’Adriana avaient été observés par rapport à sa relation avec ses fils qui s’était nettement améliorée.
Elle s’intéressait davantage à ce qui arrivait dans leur vie sans les juger ou sans se sentir amoindrie du fait que des hommes de sa famille faisaient des choses bien, voire mieux qu’elle.
Ainsi, ils avaient davantage envie de s’ouvrir à elle et de créer une nouvelle complicité.
Elle ressentait également une meilleure paix avec son père et même lorsqu’il faisait des blagues parfois sexistes, elle ne sentait plus la colère monter en elle et elle avait même admis qu’une fois, elle avait elle-même rit d’une blague sexiste, car elle avait réussi à la voir avec du recul sans la prendre personnellement.
Finalement, elle n’éprouvait plus la même rancœur contre son ex-mari et acceptait l’idée qu’ils avaient eu un chemin à faire ensemble en raison de leurs programmations, mais qu’ils pouvaient à présent tourner la page.
Aux dernières nouvelles, elle n’avait pas encore rencontré l’homme de sa vie, mais elle disait qu’elle préférait pour l’instant se concentrer sur elle, sur ses besoins et sur la découverte d’elle-même avant de rencontrer la bonne personne.
Elle disait que plus elle travaillerait sur elle, plus elle rencontrerait un homme qui soit parfait, puisqu’en corrigeant son regard sur elle, elle pouvait attirer un homme mieux.
Il ne lui restait plus qu’à trouver le juste équilibre entre le travail sur elle, sans aller dans trop de perfectionnisme et risquer ainsi de passer sa vie à attendre de devenir parfaite pour attirer l’homme parfait.