Déménagement de chats

Cendrillon, Belle, Ariel, Blanche-Neige,
Jasmine et Pocahontas déménagent…

Une dame avait appelé pour une communication avec ses six minettes, car elle allait déménager et elle voulait s’assurer que sa petite troupe avait bien compris, afin de rendre la manœuvre aussi « agréable » et sereine que possible pour tout le monde.

En me connectant à Cendrillon pour lui annoncer la nouvelle, elle m’avait presque interrompue pour me dire :

‒ Oui, oui, je sais ! On déménage dans trois semaines !

La dame avait confirmé en indiquant que oui, c’était tout à fait exact ! Elle était surprise à l’idée que les animaux aient la notion du temps… J’avais alors entendu Cendrillon répondre :

‒ Il faut qu’elle nous fasse plus confiance et qu’elle comprenne qu’on est intelligentes, même si on est des chats.

La gardienne disait qu’elle constatait en effet que « un chat n’est pas qu’un chat ». Elle avait ajouté que Cendrillon était en quelque sorte la cheffe de la troupe, et donc que cela n’était pas vraiment étonnant qu’elle ait été la première à prendre la parole et qu’elle ait donné des directives…

Lors de la connexion avec Belle, elle avait également indiqué qu’elle savait que le déménagement était prévu. Elle avait ajouté :

‒ D’ailleurs, je prendrai le grand rebord de fenêtre ! Merci de faire passer le message.

Là aussi, la dame avait confirmé qu’il y aurait un rebord de fenêtre bien plus large que les autres et elle s’était d’ailleurs dit que cela pourrait être un coin idéal pour les chats, car il était bien ensoleillé et paisible. Du reste, Belle était une minette très posée qui aimait passer son temps au calme sans trop de bruit. Elle s’isolait parfois pour justement, « avoir ses moments à elle ». Le fait qu’elle réclame le rebord de fenêtre et qu’elle souhaite transmettre le message était d’ailleurs sa manière de demander de pouvoir y avoir accès seule lorsqu’elle en avait envie ou besoin.

Venait ensuite le tour d’Ariel. Celle-ci, malicieuse, avait dit :

‒ Je me réjouis des murs en bois, comme ça je pourrai me faire les griffes à chaque angle et pas seulement sur l’arbre à chats !

Une petite rectification était à apporter ici pour qu’Ariel comprenne que le fait que les murs étaient en bois n’était pas une raison pour qu’elle se fasse les griffes dessus… Elle était un peu déçue mais consentait à assimiler l’information et à faire attention.

Après avoir eu cette petite discussion avec Ariel, j’avais demandé à la dame si elle allait effectivement dans une maison avec des murs en bois. Elle avait dit que non, l’appartement de destination avait des murs en crépi. Elle avait ajouté que par contre, puisque le futur appartement ne serait disponible que deux mois plus tard, mais qu’elle pouvait déposer le congé de son appartement actuel seulement à cette période de l’année, elle avait convenu d’aller temporairement vivre chez sa sœur, qui avait effectivement une maison avec des murs en bois. Mais cela était juste le temps de six semaines environ, en attendant que l’appartement de destination soit libre.

La dame avait eu un moment d’absence, puis m’avait demandé :

‒ C’est Ariel qui vous a dit qu’on allait d’abord chez ma sœur ? Elle avait compris même ça ?!

‒ Eh oui ! En tout cas l’histoire des murs en bois !

Puis je m’étais adressée à Blanche-Neige qui avait juste dit :

‒ Tant qu’il y a à manger, moi ça me va !

Puis elle s’était ravisée :

‒ En fait… J’ai peur d’avoir froid là-bas, parce que le sol a l’air froid…

La dame avait ri et confirmé que Blanche-Neige était effectivement la plus gourmande ; sa phrase d’introduction ne l’étonnait donc pas du tout. Elle avait ensuite indiqué que le sol chez elle était actuellement couvert de moquette ; tandis que dans l’appartement de destination, il y avait du carrelage. Suite aux indications fournies par la dame, j’avais pu informer Blanche-Neige qu’il y avait du chauffage au sol, et donc que le sol ne serait pas si froid qu’à première vue. Cette remarque de Blanche-Neige avait conscientisé la dame qu’il était judicieux de prévoir des couvertures en suffisance pour éviter à sa minette de prendre froid, surtout que Blanche-Neige était la plus âgée de toutes.

Jasmine, quant à elle, avait dit :

‒ Bah, pourquoi se mettre la pression ? On s’adapte à tout !

Elle avait été très encourageante dans ses propos envers la propriétaire, en la rassurant qu’elle n’avait pas à s’inquiéter autant. La dame avait effectivement admis que cela ne la surprenait pas vraiment de la part de Jasmine, qui était très câline et était celle qui venait le plus volontiers vers elle dès qu’elle se sentait un peu seule ou découragée.

Finalement, Pocahontas, qui attendait son tour avec impatience, s’était exclamée :

‒ Le jardin !! Le jardin !! Vivement le jardin !!

Cette minette était la plus jeune et la plus fougueuse de toutes, et cela n’étonnait pas du tout la dame qu’elle s’enthousiasme autant pour le jardin, car elle avait remarqué que chaque fois qu’elle allait vers elle pour lui parler du fait qu’elle pourrait sortir après le déménagement, Pocahontas se mettait à ronronner très fort.

La dame était rassurée. Elle disait que cela faisait des mois qu’elle parlait à ses minettes, en groupe et individuellement, à haute voix et dans sa tête (ou dans son cœur), mais elle avait constamment la crainte qu’elles n’aient pas compris ses messages, du fait qu’elle n’avait jamais suivi de cours de CA. Elle l’avait donc fait d’une manière tout à fait intuitive. Pour contrer cet inconvénient, elle avait montré des photos des lieux (non seulement de chez sa sœur pour les quelques semaines intermédiaires, mais aussi du nouvel appartement qui n’était pas encore libre). Les minettes avaient donc également pu voir à quoi allaient ressembler leurs futurs logis.

La gardienne était enchantée de voir que le message était parfaitement passé et cela l’encourageait à continuer de papoter avec ses minettes.

Elle m’avait recontactée après le déménagement pour annoncer que ses minettes avaient en effet été très détendues pendant la transition, et même qu’elles avaient pris leurs marques plus rapidement qu’elle-même !

Elle avait aussi remarqué que Belle, qui était toujours celle qui était un peu dans son coin et pas très sociable, s’était complètement métamorphosée et se mettait de plus en plus à venir vers les autres et à se sentir bien en groupe.

Bien souvent, suivre son cœur apporte de bien meilleurs résultats que tout le savoir « académique » ou « officiel » que l’on pourrait accumuler…

Même si l’on fait des maladresses (qui correspondraient à des fautes de grammaire lorsque l’on parle une autre langue), ceci n’est en principe pas un prétexte pour cesser de deviser avec les animaux, car la grande majorité d’entre eux savent se réjouir d’un tel geste d’attention à leur égard, et cette joie pour eux (ou du moins pour la plupart) efface aisément les maladresses qui pourraient être commises dans le processus de communication.

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :